C’était la “machine” du marathon, l’athlète qui faisait trembler les chronos et inspirait toute une génération. Ruth Chepngetich, recordwoman du monde du marathon depuis Chicago 2024, vient d’être suspendue trois ans pour dopage. Une annonce choc qui secoue tout l’univers de l’athlétisme et met sans doute un point final à la carrière de la Kényane.
La chute d’une légende du marathon
En octobre 2024, Ruth Chepngetich entrait dans l’histoire avec un temps surréaliste de 2h09’56’’ à Chicago. Elle devenait la première femme à passer sous la barre symbolique des 2h10, un exploit que beaucoup pensaient inaccessible. Mais à peine quelques mois plus tard, le rêve vire au cauchemar : contrôle positif à l’hydrochlorothiazide, un diurétique interdit par l’Agence mondiale antidopage (AMA).
L’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) a annoncé ce jeudi une suspension de trois ans, prenant effet le 19 avril 2025. Tous ses résultats depuis le 14 mars 2025 sont annulés. En clair, tout ce qu’elle a accompli depuis cette date disparaît des classements officiels.
Dopage confirmé, excuses douteuses
Le rapport de l’AIU est limpide : les analyses ont révélé 3 800 ng/ml de substance interdite dans ses urines, alors que la limite maximale autorisée en cas de contamination accidentelle est de 20 ng/ml. Une différence qui ne laisse pratiquement aucune place au doute.
Chepngetich, 31 ans, a d’abord gardé le silence avant d’avancer une justification improbable : elle aurait été malade et aurait pris “les médicaments de sa femme de ménage”, sans vérifier leur composition. Une explication qui n’a convaincu personne, surtout après l’analyse de son téléphone, où les enquêteurs auraient trouvé des éléments renforçant la thèse d’un dopage intentionnel.
Une carrière brisée pour la jeune femme de 31 ans
À 31 ans, une suspension de trois ans, c’est quasiment synonyme de retraite forcée. Le corps ne pardonne pas à ce niveau, et la concurrence kényane est féroce. Celle qu’on surnommait la “machine” pour sa régularité hors norme et sa résistance surhumaine voit son image complètement écornée.
Son record du monde de Chicago est désormais sous surveillance. Si les instances estiment que le dopage remonte à cette période, le chrono pourrait être annulé. Ce serait un nouveau coup dur pour l’athlétisme kényan, déjà ébranlé par plusieurs scandales ces dernières années.
Le marathon féminin dans la tourmente
Cette affaire relance le débat sur le dopage au Kenya, un pays où la pression économique, la concurrence et les primes faramineuses des grandes courses créent un terrain propice à la triche. Chepngetich rejoint une longue liste d’athlètes suspendus, et son cas illustre parfaitement le fossé entre la gloire et la chute.
Aujourd’hui, celle qui symbolisait la puissance féminine du marathon mondial voit sa légende s’effondrer. Le chrono restera peut-être dans les tablettes, mais la confiance, elle, est perdue.
Ruth Chepngetich dopée, c’est la fin d’une ère. Une “machine” brisée par le poison du dopage, et une leçon amère pour un sport qui court toujours après sa crédibilité.





