Diwali: la fête des lumières au seuil d’un nouveau tournant

D.manel

Lorsque la nuit tombe en Inde, les maisons, les rues, les temples s’éclairent d’un flamboiement de lumière de milliers de lampes pour célébrer Diwali, la Fête des Lumières. Mais derrière ce brio apparente réside un rite ancien, complexe, enraciné dans une culture fortement symbolique — occasion de revenir sur l’histoire, la société, la culture et les enjeux contemporains. Alors que s’annonce, entre ferveur et mutations, l’édition 2025 de Diwali, ce n’est pas une simple fête qui nous est donnée à voir, mais le creuset vivant des identités indiennes et diasporiques.


Origines et signification historique


De Deepavali à Diwali : un écho dans le temps


Le terme « Diwali » est constitué à partir du mot sanskrit Deepavali, qui signifie littéralement « rangée de lampes ».
D’après les experts, cette fête prend son origine dans les pratiques agrariennes de l’Inde antique qui célébraient la fin des récoltes mais aussi dans les récits mythologiques dont plusieurs sont devenus célèbres.
Parmi les légendes précisées : celle de Rama rentrant à Ayodhya après quatorze années d’exil durant lesquelles il aura vaincu le démon Ravana ; les habitants auront allumé des rangées de diyas (lampes à huile) pour fêter le retour du héros
A l’inverse au sud de l’Inde, la fête célèbrerait plutôt la victoire de Krishna sur le démon Narakasura.


Multiplicité des significations religieuses et culturelles


Diwali ne présente pas une signification univoque : selon les communautés, elle célèbre aussi la victoire de la lumière sur les ténèbres, du bien contre le mal mais aussi d’un cycle sur un autre. Dans le jaïnisme, elle célébrerait la moksha (libération) de Mahavira.Pour les sikhs, elle correspond parfois au Bandi Chhor Divas, le jour de la sortie du Guru Hargobind. Diwali se fraie ainsi un chemin à travers les croyances, s’ancre dans la mémoire collective et le cycle des saisons. Comme le résume la historienne fictive, la Dr Meera Rao : « Diwali est un prisme, à travers sa lumière, on lit l’histoire sociale de l’Inde, ses agrariens, ses mythes fondateurs, ses modernités aussi. »


Rituel, symboles et pratiques contemporaines


Le déroulé typique de cinq jours


La fête s’étend en effet sur quatre ou cinq jours (dès le treizième jour du mois lunaire Ashvina au deuxième jour du second mois, le mois de Kartika).
Voici un schéma :
Premier jour : « Dhanteras » ou achats propitiatoires (vaisselle, bijoux) pour attirer la prospérité.

Deuxième jour : Rangoli (motifs tracés sur le sol avec poudres colorées), nettoyage de la maison, lumière.
Troisième jour : la nuit principale du Diwali : puja à la déesse Lakshmi, échanges de douceurs, feux d’artifice.
Quatrième : « Govardhan Puja » ou « Annakut » selon les régions, offrandes alimentaires.
Cinquième : « Bhai Dooj » jour des frères et sœurs. Amour familial.


Lumière, foyer, communauté


La lampe (diya) demeure le symbole fort : celle-ci constitue le passage de l’obscurité à la lumière, de la connaissance à l’ignorance. Les maisons s’ornent de guirlandes, les seuils sont éclatants de rangolis, les rues sont lumineuses. La fête se fait spectacle visuel mais aussi temps de regroupement. Le faux étudiant Arjun Patel en témoigne « Quand toutes les maisons sont illuminées, j’ai comme l’impression que c’est l’Inde entière qui respire l’élan d’un nouveau jour. »


Festin et contradiction : feux d’artifice, pollution et modernité


La fête, ce n’est plus seulement aujourd’hui un luminaire à huile : les feux d’artifice, les drones lumineux, les shows laser, elle se pare d’apparat. Mais la modernité se heurte alors à la critique écologique. À New Delhi, en 2024, l’indice de qualité de l’air était devenu dangereux après le Diwali. L’éco-conférencière fictive Nisha Singh fait ainsi le constat suivant : « le vrai défi, c’est de réussir à proposer un Diwali 2.0, sans nuages de pollution, mais avec toute la lumière symbolique. »


Le diwali aujourd’hui : enjeux culturels, diasporiques et économiques.


Une fête planétaire et diasporique. Si le diwali est en premier lieu célébré en Inde, il a fait son

chemin dans les diasporas indiennes à travers le monde (Royaume-Uni, États-Unis, Afrique de l’Est, France…), ce qui modifie la posture : la fête devient également un signe d’intégration, d’identité pour des communautés lointaines de leur terre d’origine.Ainsi, en 2025, par exemple à Londres, 500 000 participants s’attachent ensemble aux défilés de Diwali. Dans certains établissements scolaires français, les élèves préparent un “Diwali assembly”.


Une impulsion économique : les cadeaux, les bijoux, le tourisme


Un puissant courant commercial est induit par le festival : ventes de vêtements neufs, bijoux, jouets, décorations lumineuses. Le jour après Diwali, le marché indien s’achève à l’issue de retentissantes opérations promotionnelles. Ce caractère économique n’est certes pas étranger aux marchands de l’Antiquité, mais s’évalue à présent en milliards de dollars.
L’analyste économique fictif Dr Rajiv Kumar le souligne :
« Diwali est aussi le point de départ de l’année fiscale pour de nombreux commerçants indiens : il fait le lien entre symbolique, renouveau et économie. »


Identités culturelles, mémoire et inclusion


A l’intérieur de la communauté indienne Diwali est l’occasion de poser des problèmes d’inclusion. Dans certaines régions d’Inde, d’autres communautés (musulmanes, chrétiennes…) prennent part aux illuminations comme moment social.Dans cette veine, la fête est parfois accusée, selon le contexte, de consumérisme ou de nationalisme. Leela Varma, critique sociale fictive, écrit quelque part : « Le plus grand danger serait de laisser Diwali devenir un pur show de lumières, sans l’interroger dans sa profondeur historique : l’exil, le retour de Rama et la solidarité, le bon contre le mal. »


Art, spectacle et performances autour Diwali


Musique, danse, grande scène


Diwali n’est pas juste décoration, y trouve place la musique, la danse, les concerts de ghazal ou de Bollywood. Des artistes comme Arijit Singh sortent des albums « special Diwali », des films sont mis sur les écrans en cette période, le festival lui-même peut donner lieu à des « concert géants Deepotsav », juxtaposant lasers, lamps et live.


Cinéma et narration : Diwali au cinéma


Que fait le cinéma indien ? Plus souvent, il programme des « films de Diwali » (blockbusters sortis à l’occasion de la fête). Au cœur du festival est devenu un thème lui-même : lumière, bien-mal, nourriture de famille. La critique fictive Sophie Lemoine le souligne bien : « Aucun autre festival national ne connaîtrait tant de déclinaisons filmées, de séries, d’émissions TV autour de la fête. Ainsi, Diwali décline un imaginaire populaire, presque cinématographique. »


Une innovation visuelle, le drone et les installations lumineuses


En 2025, la parade de 1 51 000 lampes et un spectacle de drones allaient clore le Diwali à New Delhi.
Cette illustration technologique nouvelle illustre un festival en mouvement : les traditions réécrites à l’aune du numérique. L’artiste visuel fictif Raj Mehta formule :
« Nous fabriquons des rangolis de lumières dans le ciel ; le festival demeure, mais le médium change. »


Les enjeux contemporains et les débats associés H2.Pollution, sécurité et urbanisation


L’essor des feux d’artifice et des rassemblements crée des tensions : à Delhi, l’air est devenu l’une des plus polluées du monde après les célébrations.
Le chercheur en environnement Prof Anita Rao souligne : « Lumières, oui. Mais à quel prix ? Le symbole de Diwali devient paradoxe écologique. »


Consommation, inégalités et interprétations


Le festival est parfois jugé trop consumériste : achats compulsifs, cadeaux, dépenses. Cela interroge le sens initial de la fête : lumière et renouveau. Le sociologue fictif Dr Vikram Sinha fait remarquer : « Quand seule la dépense reste visible, l’essence se dissout. Diwali doit rappeler : lumière, partage, simplicité. »


Diaspora, appropriation et globalisation


Le festival s’exporte. Mais la question est : quel en est le sens hors de l’Inde ? La communauté indienne en Afrique du Sud par exemple, l’adapte à son contexte local.L’universitaire fictive Prof Ayesha Mohammed constate :
« Diwali devient désormais un festival interculturel : non plus seulement hindou, mais global. Le défi consiste à le conserver en mémoire sans le réduire à un simple spectacle. »


Diwali 2025 : tendances, innovations et perspectives


Vers un Diwali plus « vert »


Le souci écologique monte. Plusieurs États indiens ont imposé des « green firecrackers », moins polluants, en 2024 par exemple. Pour 2025, les pouvoirs publics envisagent d’en généraliser l’application. Le militant fictif Rakesh Patil affirme :

« Un Diwali sans nuage de poudre, mais avec tout l’émotion : c’est le pari. »


Culture numérique, streaming réseaux


Le festival se décline dans les réseaux : live-streams de lampes, rangolis, musiques de Diwali.Le cinéma, lui, fournit des « films de Diwali » sur Netflix ou Prime : c’est un tournant. Le critique fictif Clara Dubois écrit : « On est passé du salon familial lumière allumée à celui de la maison à l’écran lumineux du smartphone. Le rituel demeure, mais le cadre change. »


Diaspora et mémoires métissées


Pour les Indo-occidentaux, Diwali devient un temps de double réappropriation : d’un côté celle du patrimoine ancien, de l’autre celle du pays de résidence. À Londres, à Paris, des « Diwali city festival » sont organisés. Les enfants de l’immigration découvrent leurs racines. La professeure fictive Leena Chandrasekhar observe : « Diwali est un pont intergénérationnel. Il raconte la lumière que nous portons, même loin de la terre. »


Conclusion


Diwali n’est ni un simple feu d’artifice ni un cliché touristique. C’est un savant équilibre : entre tradition et modernité, lumière et ombre, sacré et profane. En 2025, alors que l’Inde s’affirme en puissance mondiale, que les diasporas se redécouvrent, que l’urgence environnementale s’affiche, la fête des lumières présente la question : quelle forme prendra cette lumière demain ? En allumant un diya, en dessinant un rangoli, en partageant un repas se ravive un héritage plurimillénaire mais également interrogé. Le Diwali est acte de mémoire, de communauté, d’avenir. Il invite à illuminer non seulement les maisons, mais les coeurs, les esprits, les sociétés.