L’affaire qui avait secoué les réseaux et le monde du spectacle vient de connaître un tournant inattendu. Nawell Madani, humoriste belge de 45 ans, ne sera finalement pas jugée pour avoir donné un coup de pied à un enfant de 6 ans sur les Champs-Élysées. Le parquet de Paris a décidé de ne pas engager de poursuites pénales, privilégiant une contribution citoyenne à verser à une association d’aide aux victimes, d’un montant maximal de 3 000 euros.
Un geste “réflexe”, selon l’humoriste
Les faits remontent à début octobre, lorsqu’un père de famille, accompagné de ses quatre enfants, avait croisé l’humoriste sur l’avenue des Champs-Élysées. L’un des enfants, Djulian, 6 ans, s’était approché d’elle pour caresser le petit chien qu’elle tenait dans son sac. Madani, croyant à une tentative de vol selon ses dires, avait réagi brutalement, lui assénant un coup de pied dans le thorax.
Le garçon avait été hospitalisé à l’hôpital Necker, avec trois jours d’ITT (incapacité totale de travail) et un choc émotionnel important. Son père avait immédiatement porté plainte, dénonçant un geste “incompréhensible et violent”.
De son côté, Nawell Madani s’était rendue d’elle-même au commissariat, reconnaissant avoir porté un coup mais évoquant un “réflexe de défense” face à une situation qu’elle aurait perçue comme agressive.
Pas de procès, mais une sanction symbolique
Après plusieurs jours d’enquête, le parquet de Paris a estimé qu’il n’était pas nécessaire de saisir le tribunal correctionnel. À la place, l’humoriste devra s’acquitter d’une contribution citoyenne, mesure alternative au procès prévue par le code pénal. Cette sanction, souvent appliquée dans des affaires jugées mineures ou accidentelles, consiste à verser une somme d’argent à une association reconnue d’utilité publique.
Une décision que beaucoup jugent trop clémente, au vu de la gravité des faits.
Une polémique qui enfle
Sur les réseaux sociaux, la nouvelle a immédiatement provoqué une vague d’indignation. “Si c’était une personne lambda, elle aurait été jugée”, dénonce un internaute. “Encore une célébrité qui s’en sort bien”, ajoute un autre. Du côté de la famille, la colère est palpable : selon leur avocat, ils “ne comprennent pas” la décision du parquet, estimant que “la justice minimise la violence subie par un enfant”.
En revanche, certains soutiennent la décision, estimant qu’il s’agit d’un geste de panique, sans volonté de nuire. “Ce n’est pas une agression préméditée, mais une erreur humaine”, plaide un proche du dossier.
L’image de Nawell Madani écornée
Révélée par le Jamel Comedy Club en 2012, l’humoriste avait bâti sa carrière sur un humour engagé et féministe. Aujourd’hui, cette affaire ternit sérieusement son image. Même si elle échappe à un procès, la polémique risque de la poursuivre longtemps.
Entre justice jugée trop indulgente et opinion publique choquée, le dossier Madani relance le débat sur la gestion judiciaire des personnalités médiatiques. Et une question persiste : la justice a-t-elle eu raison de faire preuve de clémence ?





