Entre introspection, humour et liberté totale, Camille Chamoux revient sur scène avec “Ça va, ça va”. La comédienne, révélée au grand public par ses spectacles caustiques et ses rôles au cinéma, présente en Corse un texte plein d’esprit sur le corps, l’âge et la sérénité impossible.
Un retour sur scène plein d’énergie
Camille Chamoux fait partie de ces artistes qu’on reconnaît à la fois pour leur sincérité et leur débit de mitraillette. Après Née sous Giscard et L’esprit de contradiction, l’humoriste revient avec Ça va, ça va, un seul-en-scène qu’elle décrit comme « une plongée dans les turbulences du corps et de l’esprit ».
Cette nouvelle création, qu’elle présentera à Porto-Vecchio puis à Bastia, aborde avec humour la quarantaine, les angoisses modernes et cette injonction permanente à “aller bien”. Le tout sans pathos, avec cette légèreté très “Chamouxienne” qui transforme les crises existentielles en sketchs cathartiques.
“Écrire pour dire, c’est ma façon de respirer”
Formée au Conservatoire puis passée par le Théâtre du Rond-Point, Camille Chamoux a tout du profil classique… sauf qu’elle ne l’est pas. Elle confie avoir « toujours voulu être comédienne » depuis ses 7 ans, fascinée par la scène et ses mystères.
Mais très vite, elle découvre le goût de l’écriture. « J’adore jouer les textes des autres, mais j’ai eu besoin d’écrire les miens. Pour dire les choses que je ressens, à ma manière. Peu importe le support, un film, une pièce ou un spectacle : j’écris pour dire. »
Dans Ça va, ça va, elle signe un texte intime mais jamais nombriliste, oscillant entre stand-up et théâtre classique. Elle y parle de ce moment de la vie où le corps devient un terrain d’observation — parfois drôle, parfois brutal — et où l’on cherche encore ce qu’on veut faire quand on sera “grand”.
“Le seul-en-scène, c’est l’endroit où je suis totalement libre”
Ce qui attire la comédienne dans le format du seul-en-scène, c’est avant tout la liberté absolue.
« C’est à la fois terrifiant et grisant, mais c’est aussi un espace sans contrainte. On décide de tout, du rythme, du ton, de ce qu’on veut dévoiler ou non. »
Et c’est là que surgit cette “épiphanie artistique” dont elle parle souvent : ce moment où tout prend sens, où le rire devient un outil de compréhension du monde.
Sur scène, Camille Chamoux joue avec les mots, jongle avec ses doutes, et réussit à faire du chaos intérieur un spectacle profondément humain. Un miroir lucide de notre époque, où tout le monde dit “ça va”, même quand rien ne va vraiment.
Un humour qui soigne sans en avoir l’air
Le succès de Camille Chamoux, c’est cette capacité à rire de tout sans jamais écraser la vérité. Elle transforme les petits drames du quotidien en confidences universelles. En somme, elle fait ce que peu osent : rire de soi avec tendresse.
Et c’est sûrement pour ça qu’on la suit, qu’on l’écoute, et qu’on se reconnaît dans chacune de ses tirades.





