Bienvenue à Derry : faut-il vraiment replonger dans les cauchemars de Ça ?

AM.wiss

Le clown le plus flippant du cinéma fait son retour sur petit écran. Avec Bienvenue à Derry, HBO Max nous replonge dans l’univers terrifiant de Stephen King. Entre nostalgie et frissons, la série vaut-elle le détour ou sent-elle le recyclage à plein nez ?

Une plongée dans les origines du mal

Avant les ballons rouges, les égouts et les enfants traumatisés, il y avait Derry. C’est là que tout a commencé.

La série Bienvenue à Derry (Welcome to Derry en VO) remonte aux années 1960 pour explorer les origines de Pennywise, le clown maléfique imaginé par Stephen King. Huit épisodes diffusés chaque semaine sur HBO Max, à partir du 27 octobre 2025, pile pour Halloween. Timing parfait.

Derrière le projet, on retrouve Andy Muschietti, le réalisateur des deux films Ça (2017 et 2019), accompagné de sa sœur Barbara à la production. Le duo promet un mélange d’épouvante et de drame humain, avec un ton plus psychologique que les films. “On voulait comprendre d’où vient le mal, ce qu’il représente vraiment”, expliquait le réalisateur à Entertainment Weekly.

Des critiques plutôt convaincues (mais pas unanimes)

Alors, réussite ou simple recyclage ? Aux États-Unis, la série a obtenu 77 % d’avis positifs sur Rotten Tomatoes. Du côté de la presse, Numérama salue “une série absolument terrifiante, un petit bijou horrifique du petit écran”, tandis que Le Journal du Geek salue “un casting exceptionnel et une mise en scène glaçante”.

Parmi les acteurs, on retrouve Bill Skarsgård, toujours aussi dérangeant sous le maquillage de Pennywise, mais aussi Taylour Page, Jovan Adepo et Madeleine Stowe, tous impeccables dans un décor vintage savamment reconstitué.

Mais tout le monde n’est pas convaincu. Libération parle d’“un recyclage fade d’une intrigue déjà vue”, regrettant une “tendance à surexpliquer” ce qui, justement, faisait la force du mythe : le mystère. Une critique partagée par certains fans de Stephen King, qui craignent qu’à force de décortiquer le monstre, on en oublie la peur primitive qu’il inspirait.

Une ambiance 60’s glaçante

Visuellement, la série soigne son esthétique. Les voitures chromées, les uniformes militaires, les rues trop parfaites de Derry… tout est beau, trop beau. Et c’est justement ce contraste qui dérange : sous cette surface impeccable, la peur s’infiltre lentement.

On y croise des enfants curieux, des adultes qui se taisent, et cette atmosphère typiquement américaine où le cauchemar rôde derrière les rideaux tirés.

Si le scénario prend parfois son temps, Bienvenue à Derry installe une tension sourde, un malaise qui monte jusqu’à exploser. C’est plus Stranger Things sous acide que Ça version blockbuster, et ça marche plutôt bien.

Faut-il la regarder ?

La réponse courte : oui, surtout si vous aimez les séries d’horreur soignées et les univers à mythologie.La réponse longue : Bienvenue à Derry n’est pas parfaite, mais elle a le mérite de prolonger intelligemment l’univers de Ça sans le dénaturer. Et pour Halloween, avouez que se faire peur dans son salon, avec un clown aux dents pointues qui sourit trop, c’est plutôt dans le thème.