Sept ans après Les Sources, Vanessa Paradis revient avec un huitième album studio, Le retour des Beaux Jours, disponible ce vendredi 10 octobre. Produit par Étienne Daho et Jean-Louis Piérot, ce disque marque à la fois une continuité et une renaissance, dans un style feutré, orchestral, profondément personnel. Alors, top ou flop ? On a écouté, et voilà le verdict.
Un retour très attendu
Depuis son dernier projet en 2018, la chanteuse avait préféré les planches aux studios, se consacrant au théâtre et à quelques apparitions au cinéma. Autant dire que ce nouvel album, porté par la signature Barclay/Universal, suscitait la curiosité. D’autant qu’il s’agit d’un travail d’équipe très intime : Lily-Rose Depp, sa fille, a contribué à l’écriture de I Am Alive, tandis que son fils Jack signe la musique instrumentale d’un morceau intitulé Éléments.
Vanessa Paradis confiait récemment avoir voulu mélanger ses univers avec ceux d’Étienne Daho, une envie qui se ressent dès les premières notes. Le disque s’ouvre sur Cœur ardent, une envolée symphonique pleine de cordes et de cuivres, comme une renaissance sous projecteurs.
Entre soul vintage et pop feutrée
L’ambiance générale de Le retour des Beaux Jours oscille entre la pop soul des années 60 et la douceur mélancolique des productions modernes. Sur Bouquet Final, déjà sorti en single cet été, Vanessa Paradis se glisse dans un groove lent et sensuel. La ligne de basse caresse, la voix effleure, les paroles signées Doriand font mouche : “T’aimerais changer les choses comme on change l’eau des roses / Mon amour, oublie ça, les fleurs ne trichent pas.”
Plus loin, Trésor déroule une atmosphère moite, presque blues, où la chanteuse semble chanter au milieu d’un bayou imaginaire. Le titre éponyme, Le retour des beaux jours, synthétise tout le projet : une mélodie claire, un refrain lumineux, une écriture simple mais sincère. Pas besoin d’effets tape-à-l’œil, tout repose sur l’émotion pure.
Un album élégant, mais pas révolutionnaire
Soyons honnêtes : Vanessa Paradis ne cherche pas ici à surprendre. Le disque ne contient pas de “tube” évident, ni de virage artistique radical. C’est une œuvre d’atmosphère, de textures, d’équilibre. Certains y verront un manque de relief, d’autres une forme de cohérence apaisée.
Ce qui impressionne, c’est la production. Daho et Piérot offrent une mise en son soignée, ample, sans jamais étouffer la voix fragile de Vanessa. L’album respire. Les cordes y sont délicates, les cuivres subtils, les chœurs discrets. Et surtout, il y a ce ton, unique, celui d’une artiste qui ne joue pas la jeunesse éternelle mais l’élégance du temps qui passe.
Top ou flop ?
Plutôt top, mais dans la nuance. Le retour des Beaux Jours ne bouleversera pas la pop française, mais il prouve que Vanessa Paradis reste une interprète précieuse, fidèle à son univers. C’est un album de lumière douce, un disque qui s’écoute les yeux fermés, un verre à la main, un soir d’automne.
Ni clinquant ni tiède, simplement sincère. Et c’est peut-être ça, le vrai retour des beaux jours.





