Il y a des moments dans l’histoire du cinéma qui marquent un tournant, et la double victoire de Tahar Rahim aux César en 2010 en fait indéniablement partie. Grâce à sa performance inoubliable dans Un Prophète, le jeune acteur a non seulement conquis le public et la critique, mais il a également bouleversé les règles du jeu. Retour sur un moment clé qui a redéfini l’histoire des César et le parcours impressionnant de Tahar Rahim.
Malik, un rôle qui change tout
En 2009, Tahar Rahim n’était pas encore un visage connu du grand public. Lorsqu’il est choisi pour incarner Malik El Djebena dans Un Prophète de Jacques Audiard, peu de gens imaginent à quel point ce rôle allait changer sa vie et, par ricochet, l’industrie du cinéma.
Dans ce film, Tahar interprète un jeune homme d’origine modeste qui, en arrivant en prison, découvre un monde violent et implacable.
Au fil du récit, Malik s’adapte, apprend et grimpe les échelons de la hiérarchie carcérale pour finalement s’imposer comme un véritable stratège. Ce rôle complexe et nuancé a demandé à Tahar une immersion totale. Sa performance a été saluée comme un véritable tour de force.
Une double consécration historique
Lors de la 35ᵉ cérémonie des César en 2010, Un Prophète domine les débats avec neuf récompenses, dont celle du Meilleur Film. Mais c’est Tahar Rahim qui vole la vedette en remportant deux prix pour une seule et même performance : celui du Meilleur Espoir Masculin et celui du Meilleur Acteur.
C’est une première dans l’histoire des César, et personne ne s’y attendait. D’un côté, cette double consécration vient reconnaître l’ampleur du talent de Tahar Rahim, qui a su livrer une performance digne des plus grands. De l’autre, elle soulève un débat inattendu : est-il juste qu’un acteur puisse concourir dans deux catégories pour un même rôle ?
Un règlement changé à jamais
Face à cette situation inédite, l’Académie des César décide de réagir dès l’année suivante. À partir de 2011, il est désormais interdit à un acteur ou une actrice de concourir dans deux catégories pour une seule performance. Une manière de garantir une répartition plus équitable des prix et d’éviter qu’un rôle dominant ne monopolise plusieurs récompenses.
Ce changement, bien qu’accueilli favorablement par une majorité, a été perçu par certains comme une tentative de “normaliser” un événement unique dans l’histoire des César. Mais pour Tahar Rahim, ce moment restera à jamais gravé comme un symbole de l’impact d’une performance magistrale.
Une carrière qui ne cesse de briller
Depuis ce coup d’éclat, Tahar Rahim a su capitaliser sur sa reconnaissance. Il s’est lancé dans une carrière internationale, jouant dans des productions prestigieuses comme The Mauritanian, pour lequel il a été nommé aux Golden Globes, ou encore la série The Serpent sur Netflix, où il incarne le terrifiant tueur en série Charles Sobhraj.
Tahar Rahim continue de surprendre et de se réinventer avec des projets ambitieux. En 2024, il a marqué les esprits en incarnant Charles Aznavour dans Monsieur Aznavour, un biopic retraçant la vie de la légende de la chanson française. Avec une sensibilité remarquable, il a su capturer l’essence d’un artiste intemporel, livrant une performance saluée pour sa justesse et son émotion.
En parallèle, Tahar a prêté sa voix à Mufasa dans le dernier remake du Roi Lion (2024), une production Disney très attendue. Ce rôle a permis de révéler une autre facette de son talent, touchant petits et grands à travers une interprétation puissante et émouvante du célèbre roi de la savane.
