Noir comme neige : Hors limites, le polar givré qui a glacé France 2

AM.wiss

Entre paysages à couper le souffle et secrets bien enfouis, le nouveau téléfilm d’Éric Valette entraîne Laurent Gerra dans une enquête où la neige cache plus qu’elle ne reflète. Diffusé sur France 2, « Noir comme neige : Hors limites » clôt la trilogie avec tension, émotion et un soupçon de nostalgie.

Un thriller sous zéro, au cœur des Alpes

Dans Noir comme neige : Hors limites, la montagne n’est pas qu’un décor, c’est presque un personnage. Tout commence par la découverte macabre d’un cadre de multinationale, retrouvé mort… sur un télésiège. L’image est frappante, presque surréaliste. Rapidement, le capitaine Andréas Meyer, campé par Laurent Gerra, est dépêché sur place. Il retrouve les cimes enneigées qu’il connaît trop bien, et avec elles, les fantômes de son passé.

Aux côtés de Constance Vivier (Clémentine Poidatz), gendarme de haute montagne rigoureuse et intuitive, il mène l’enquête dans un climat aussi hostile que les secrets qu’il va exhumer. Très vite, un nom s’impose : Franziska, une femme liée à la victime, mais aussi à Meyer lui-même…

Un passé qui ressurgit, des mensonges qui fondent

Éric Valette, habitué des thrillers tendus (Le Serpent aux mille coupures, Une affaire d’État), orchestre un polar montagnard sans temps mort. Les dialogues sont sobres, les silences lourds, et le froid semble s’infiltrer jusque dans les âmes.

Le film explore la dualité entre la nature immaculée et les compromissions humaines. Sous ses airs de drame policier, Hors limites s’aventure sur le terrain du thriller écologique : la victime avait découvert des manipulations autour d’un projet énergétique douteux, et menaçait de tout révéler. Résultat : un crime maquillé en accident, puis une course contre la montre sur fond de corruption et d’amour brisé.

Laurent Gerra, impeccable dans la retenue

On connaissait Laurent Gerra pour ses imitations, on le découvre depuis quelques années dans un registre plus grave. Son Meyer, flic désabusé, porte le poids des saisons et des erreurs passées. Face à lui, Clémentine Poidatz joue la justesse : pas d’héroïsme de façade, juste une femme confrontée à la rudesse du métier et des éléments.

La réalisation d’Éric Valette magnifie la montagne, filmée comme un piège blanc et silencieux. Les séquences de poursuite en motoneige ou dans la tempête finale tiennent en haleine, sans jamais tomber dans le grand spectacle gratuit.

Un final à la hauteur, entre chute et rédemption

Le dénouement, tendu jusqu’à la dernière minute, voit Meyer affronter le véritable coupable : un dirigeant prêt à tout pour étouffer le scandale. Dans un face-à-face au bord du vide, la neige devient le théâtre d’une justice implacable.

Franziska est blanchie, la vérité éclate, mais Meyer repart seul, silhouette minuscule au milieu des sommets. Une fin douce-amère, qui conclut la trilogie Noir comme neige sur une note mélancolique : parfois, la montagne garde ses secrets, même quand le silence est rompu.

Une fiction qui réchauffe le polar français

Avec ses 1h30 bien rythmées et son ambiance glaciale, Noir comme neige : Hors limites prouve qu’on peut encore faire du polar télévisé à la française sans tomber dans les clichés. Une mise en scène léchée, une écriture tendue, et des personnages bien dessinés : le cocktail parfait pour un lundi soir d’hiver.

Et entre deux bourrasques, une certitude : dans les Alpes comme ailleurs, rien ne reste jamais totalement enfoui sous la neige.