Ness et Rayan : un téléfilm sensible et surprenant de Julie Manoukian

AM.wiss

Après plusieurs années loin des plateaux, Julie Manoukian revient avec un nouveau téléfilm, “Ness et Rayan”. Une comédie policière douce-amère qui met en scène une rencontre improbable entre une policière et un jeune homme en réinsertion. Le projet, diffusé sur France 2 en 2025, marque un virage plus intime et social dans la filmographie de la réalisatrice.

Un retour attendu

Julie Manoukian n’est pas une inconnue dans le paysage audiovisuel. Réalisatrice remarquée pour “Les Vétos”, comédie dramatique chaleureuse sortie en 2020, elle s’est imposée par une écriture qui regarde les relations humaines dans leurs détails les plus quotidiens. Après une période plus discrète, elle revient aujourd’hui avec “Ness et Rayan”, téléfilm franco-belge de 90 minutes produit pour France 2.

Et ce retour n’est pas anodin. “J’avais envie de parler de la confiance, de ce moment fragile où deux personnes que tout oppose peuvent s’apprivoiser”, confie-t-elle dans une interview donnée lors du Festival Polar de Cognac, où le film a été primé.

Ness et Rayan : une rencontre qui déjoue les évidences

Le récit suit Ness, policière expérimentée au franc-parler assumé, et Rayan, jeune homme condamné à un travail d’intérêt général dans son commissariat. Sur le papier, tout les sépare : la loi et l’errance, la réalité de terrain et un avenir qui tangue. Pourtant, le film refuse les clichés du “flic contre le petit délinquant”.

On y voit plutôt deux solitudes qui cohabitent, s’observent, se testent.
Le ton oscille entre drame social léger et comédie du quotidien, où une pause café, un regard ou une répartie sèche disent déjà beaucoup.

Cette finesse émotionnelle est sans doute ce qui distingue Manoukian de beaucoup de réalisateurs télé actuels. Elle filme des respirations, pas seulement des faits.

Une œuvre ancrée dans le réel

Tourné entre Rochefort et la Charente-Maritime, “Ness et Rayan” joue la carte du réalisme léger : rues modestes, commissariat lumineux mais un peu usé, météo capricieuse. Ce n’est pas un film policier qui cherche l’adrénaline à tout prix.

On est dans le vécu, dans ces petites batailles du quotidien où la confiance se gagne millimètre par millimètre.

La réalisatrice l’assume : “Je ne voulais ni héroïser, ni accabler. Je voulais montrer des humains, tout simplement.”

Un duo qui sonne juste

Le casting participe beaucoup au charme du téléfilm : Nadia Roz apporte une énergie directe et chaleureuse à Ness, là où Iliès Kadri compose un Rayan à la fois fier, fragile et attachant. Leur interaction fonctionne précisément parce qu’elle ne cherche jamais à forcer la complicité. On ne parle pas de “morale”. On parle de chemin. Et ça, ça résonne.