Les Âmes sœurs : découvrez la fin qui crée un vrai malaise et divise les spectateurs

AM.wiss

Sorti en 2023, le film d’André Téchiné a laissé de nombreux spectateurs dans un état partagé entre émotion et gêne. La relation fusionnelle entre un frère et une sœur y prend une tournure ambiguë, surtout dans la dernière partie, qui a fait beaucoup réagir. Voilà pourquoi la fin du film continue d’alimenter les discussions.

L’histoire d’un retour et d’une mémoire brisée

David revient du Mali après une explosion qui l’a laissé amnésique. Dans l’incapacité de retrouver ses repères, il est accueilli dans la maison familiale par Jeanne, sa sœur, infirmière, protectrice, solide, presque pilier. Le décor, une maison isolée dans les Pyrénées, crée un cocon, mais aussi un huis clos.

Le film pose rapidement son ambiance. Tout est silencieux, retenu, comme si l’air lui-même évitait d’en dire trop. David cherche des fragments de lui-même, Jeanne essaie de l’aider à reconstruire quelque chose qui ressemble à une identité.

On comprend vite : ce n’est pas l’histoire du retour d’un soldat. C’est l’histoire d’un vide dont personne ne sait quoi faire.

Un lien familial qui devient trop proche

La clé du malaise se joue là. La mémoire effacée fait sauter les frontières émotionnelles de David. Il perçoit Jeanne comme sa seule ancre, son seul refuge. Son cerveau, en manque de repères affectifs, associe ce lien à de l’amour, mais pas celui entre frère et sœur.

Cette zone grise, Téchiné ne la traite jamais frontalement. On ne voit pas de scène choc ou provocatrice. Tout se joue dans les regards, dans les gestes trop prolongés, dans les silences lourds. Jeanne, elle, sent la pente. Elle l’aime, mais l’amour fraternel commence à se fissurer sous la charge émotionnelle.

C’est précisément ce flou qui met le public mal à l’aise. On a l’impression d’être dans une pièce où l’on ne devrait pas entrer.

La fin, entre rupture et délivrance

Quand David retrouve la trace de Maya, son ancienne compagne, un morceau de mémoire remonte. Mais ce retour du passé ne mène pas à la réconciliation qu’on pourrait attendre. Il comprend qu’il ne redeviendra pas l’homme qu’il était. Il comprend aussi que ce qu’il ressentait pour Jeanne n’était pas de l’amour amoureux, mais un appel à survivre, à exister quelque part.

La fin montre donc la séparation. David part et Jeanne le laisse partir. Pas de grands mots ni de larmes spectaculaires. Juste deux âmes qui se desserrent.

Pourquoi la fin divise autant ?

Parce que le film n’explique rien. Il laisse au spectateur la responsabilité d’interpréter, de trier, de juger. Certains y voient un film courageux sur la reconstruction. D’autres y voient une zone trouble inutile, presque inconfortable exprès.Dans tous les cas, ça marque, et c’est bien pour ça qu’on en parle encore.