Les Restos du Cœur, association emblématique fondée par Coluche en 1985, se retrouvent au cœur d’une vive polémique. Une bénévole portant le voile islamique affirme avoir été exclue en raison de son apparence religieuse, soulevant des accusations d’islamophobie à l’encontre de l’organisation.
Une charte de neutralité controversée
L’association impose à ses bénévoles une charte stricte de neutralité, interdisant le port de signes religieux ostensibles, qu’il s’agisse de croix, de kippas ou de voiles. Cette règle vise à garantir l’indépendance complète à l’égard du politique et du religieux, assurant ainsi un environnement inclusif pour tous les bénéficiaires.
Cependant, cette politique est perçue par certains comme discriminatoire, notamment envers les femmes musulmanes voilées. Des associations de lutte contre l’islamophobie ont fermement condamné cette décision, estimant qu’elle cible principalement les femmes musulmanes.
Des témoignages alarmants
Plusieurs femmes voilées ont rapporté des expériences similaires au sein des Restos du Cœur. Une bénévole d’origine algérienne a partagé son expérience amère, décrivant des injonctions à retirer son voile, des cris et du mépris.
Elle témoigne également d’un climat délétère au sein du centre, où certaines bénévoles se moqueraient régulièrement des accents des étrangers venus chercher des denrées alimentaires, les rabaissant ou les humiliant.
Ces récits ont suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes ont appelé au boycott des Restos du Cœur. Certains s’interrogent sur la cohérence d’une association fondée sur la solidarité qui refuse l’aide de personnes prêtes à donner de leur temps sous prétexte de neutralité.
La position des Restos du Cœur
Face à la controverse, les Restos du Cœur maintiennent leur position, affirmant que cette règle est ancrée dans leur histoire et vise à protéger l’association contre la politique et la religion. Ils soulignent que cette charte permet d’éviter tout prosélytisme religieux et assure une cohésion parmi les bénévoles.
Cependant, cette position soulève des questions sur l’équilibre entre la neutralité et l’inclusion. Alors que la loi de 1905 sur la laïcité garantit la séparation entre l’État et les institutions religieuses, les associations privées comme les Restos du Cœur ne sont pas soumises aux mêmes obligations.
Elles sont cependant libres d’adopter des règlements internes, ce qui peut conduire à des interprétations variées de la laïcité.
