Les mystères d’Halloween : plongée fascinante dans les origines d’une fête millénaire

AM.wiss

On croyait tout savoir d’Halloween, cette nuit des citrouilles et des costumes effrayants. Et pourtant, le documentaire « Les mystères d’Halloween », réalisé par David Ryan et coproduit entre la France et l’Irlande, vient sérieusement rebattre les cartes. Diffusé sur Arte, ce film d’une heure et demie s’impose comme une enquête passionnante sur les racines, les mythes et les rituels cachés derrière l’une des fêtes les plus populaires du monde.

Des bonbons, oui, mais surtout des fantômes celtiques

Avant les toiles d’araignées en plastique et les citrouilles sculptées, il y avait Samhain. Un mot celte un peu étrange, qui désignait, il y a plus de deux mille ans, la fin de l’année et le passage vers la saison sombre. C’est là que tout commence. David Ryan, avec sa caméra, nous emmène en Irlande, au cœur de paysages brumeux et de sites archéologiques oubliés, pour retracer comment les Celtes imaginaient la frontière entre les vivants et les morts. Une nuit seulement, cette barrière devenait poreuse, permettant aux esprits de revenir hanter les humains.

À travers les témoignages d’historiens, de folkloristes et d’habitants des campagnes irlandaises, « Les mystères d’Halloween » nous montre que cette fête, loin d’être une invention américaine, plonge ses racines dans des traditions païennes profondément ancrées. L’Amérique, elle, n’a fait que transformer le rituel en gigantesque carnaval populaire — citrouilles, friandises et déguisements inclus.

Une enquête entre science et spiritualité

Le documentaire joue habilement sur les contrastes. On passe des rites druidiques aux soirées d’Halloween modernes, des feux de Samhain aux néons de New York, comme pour souligner ce grand écart entre croyance ancienne et folklore contemporain. David Ryan ne cherche pas à démystifier, mais à comprendre. Pourquoi avons-nous toujours besoin de célébrer la mort, même sous des masques de plastique ? Pourquoi cette peur continue-t-elle de nous séduire, siècle après siècle ?

Ce qui frappe, c’est la précision du propos. Les séquences filmées en Irlande sont d’une beauté rare — des landes battues par le vent, des pierres levées, des flammes dans la nuit. L’image, soignée et poétique, rend hommage à la dimension presque sacrée de cette fête.

Un documentaire qui éclaire autant qu’il intrigue

Au-delà des faits historiques, « Les mystères d’Halloween » interroge notre rapport collectif à la mort et au souvenir. Entre deux interviews, David Ryan glisse des extraits de rituels encore pratiqués aujourd’hui, prouvant que la ligne entre superstition et tradition reste étonnamment fine.

À la veille du 31 octobre, le documentaire tombe à point nommé. Il rappelle que cette fête, souvent jugée commerciale, raconte en réalité quelque chose de profondément humain : la peur de disparaître, mais aussi l’envie de célébrer la vie, ensemble, autour du feu.

En refermant ce voyage à travers le temps, on regarde les déguisements d’un autre œil. Derrière chaque sorcière en plastique et chaque squelette phosphorescent, il reste un peu de Samhain, un peu d’Irlande, et un mystère toujours vivant.