Des articles à caractère inapproprié ont été repérés sur le site de Shein, provoquant la colère du gouvernement. Roland Lescure, ministre de l’Économie, évoque désormais la possibilité d’interdire l’accès à la plateforme chinoise en France si de tels manquements se reproduisent.
Une découverte qui scandalise jusqu’au sommet de l’État
C’est une affaire qui fait grand bruit. La DGCCRF, le service de contrôle des fraudes, a récemment découvert sur le site Shein des produits à connotation explicite, dont certains évoqueraient des mineurs. Une révélation jugée « inacceptable » par Roland Lescure, ministre de l’Économie, qui n’a pas mâché ses mots sur BFMTV ce lundi 3 novembre.
« On a dépassé les bornes », a-t-il lancé, dénonçant des objets « illégaux et indignes ».
Face à la polémique, le ministre prévient : le gouvernement est prêt à aller jusqu’à l’interdiction pure et simple du site en France.
« Si ces comportements sont répétés, je demanderai à interdire l’accès à la plateforme Shein », a-t-il insisté, rappelant que « la loi est très claire » sur ce type de dérives.
Signalement au procureur et enquête judiciaire ouverte
Dans la foulée, un signalement a été transmis au procureur de la République, et l’Arcom (le régulateur des plateformes numériques) a été saisie. L’objectif est d’identifier comment de tels produits ont pu être mis en vente et par qui.
Roland Lescure rappelle que la loi française permet de bloquer l’accès à un site Internet pour des motifs graves : incitation à la haine, contenus illicites ou atteintes à la dignité humaine.
« Si les objets ne sont pas retirés ou si ces pratiques se répètent, nous pourrons demander le blocage », précise-t-il.
Shein a rapidement supprimé les articles incriminés de sa version française, tout comme AliExpress, également concerné. Mais certains d’entre eux resteraient accessibles depuis l’étranger, ce qui alimente la colère du gouvernement.
« On sait que certains contournent la loi via des VPN. Pour l’instant, on ne peut pas totalement l’empêcher, mais la loi est ferme et sera appliquée », affirme le ministre.
La haute-commissaire à l’Enfance monte aussi au créneau
La réaction ne s’est pas fait attendre du côté de Sarah El-Haïry, haute-commissaire à l’Enfance. Invitée sur RTL, elle a promis de convoquer l’ensemble des grandes plateformes de commerce en ligne pour obtenir des explications.
« Retirer ces objets ne suffit pas. Je veux savoir qui les a autorisés, comment ils ont été validés et surtout, qui sont les fournisseurs derrière », a-t-elle déclaré.
Pour elle, il s’agit d’un symptôme plus large : l’absence de contrôle réel sur certains géants du e-commerce, dont le modèle repose sur une mise en ligne massive de produits venus du monde entier.
Shein, entre expansion et controverse
L’affaire tombe au plus mauvais moment pour Shein. Alors que la marque s’apprête à ouvrir une boutique éphémère au BHV du Marais, à Paris, la polémique ternit encore un peu plus son image. Roland Lescure n’a pas hésité à parler de « provocation », évoquant une installation « malvenue » dans un contexte aussi tendu.
Entre accusations de non-respect des normes, soupçons environnementaux et maintenant dérives commerciales, le géant chinois multiplie les polémiques. Mais cette fois, l’affaire touche à un sujet sensible : la protection des mineurs et la décence des contenus en ligne.Le message du gouvernement est clair : la tolérance zéro.





