La soirée devait être festive, elle s’est finalement terminée dans le chaos. Samedi 11 octobre, plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées sous la Canopée des Halles, à Paris, pour assister au concert gratuit du groupe de rap L2B, dans le cadre de l’événement “Centrale Place”. Mais face à l’affluence et aux tensions grandissantes, la préfecture de police a décidé d’annuler la seconde partie du show. Une décision qui a provoqué des débordements et plusieurs heurts avec les forces de l’ordre.
Une foule incontrôlable sous la Canopée
Dès la fin d’après-midi, le quartier du Châtelet-Les Halles s’est retrouvé pris d’assaut. Entre 3 000 et 4 000 personnes se sont massées dans cet espace semi-fermé du centre de Paris, bien au-delà de la jauge prévue. Selon la préfecture, “compte tenu d’une forte affluence et pour éviter tout débordement à l’ordre public, il a été demandé à l’organisateur de ne pas tenir la deuxième partie du concert”.
Mais l’annonce de cette annulation n’a pas calmé la foule, déjà survoltée. Très vite, des affrontements ont éclaté. Des projectiles ont été lancés vers les policiers, qui ont riposté par des charges et des gaz lacrymogènes. Selon RTL, trois personnes ont été interpellées. D’autres médias, comme Le Journal du Dimanche, évoquent jusqu’à huit arrestations et quatre policiers blessés, dont un grièvement après avoir été pris à partie au sol.
Une témoin raconte à CNEWS : “Quand ils ont dit que le concert était fini, les gens ont commencé à siffler, à jeter des trucs. Les policiers ont chargé, ça a paniqué tout le monde. C’était la confusion totale.”
Des précédents déjà connus
Ce type d’incident n’est pas inédit. En juillet dernier, un concert gratuit du rappeur Tiakola à La Courneuve avait déjà dégénéré en affrontements. Anticipant d’éventuels débordements, la préfecture avait cette fois pris un arrêté préventif, autorisant la vidéosurveillance autour du site des Halles, arguant que “des incidents similaires avaient déjà été constatés lors d’événements précédents”.
Malgré un dispositif policier conséquent et des mesures de sécurité renforcées, la configuration du lieu a, semble-t-il, aggravé la situation. Un jeune spectateur présent sur place résume : “Les Halles, c’est une sorte de cuvette, ça retient tout le monde. Et comme c’était gratuit, forcément, il y a eu beaucoup trop de monde. Les flics étaient partout, on voyait bien qu’ils s’attendaient à un souci.”
Un débat sur l’organisation des concerts gratuits
Ce nouvel incident relance le débat sur la sécurité des événements gratuits en plein cœur de Paris. Si ces concerts visent à rendre la culture accessible à tous, leur encadrement reste complexe, surtout quand ils concernent des artistes populaires issus de la scène urbaine.
Du côté de la mairie et des organisateurs, aucune réaction officielle n’a encore été communiquée. La préfecture, elle, défend sa décision d’avoir interrompu la soirée “pour préserver la sécurité de tous”.
Entre frustration des fans, colère des riverains et inquiétude des autorités, le concert avorté de L2B illustre une fois de plus la difficulté de concilier accès libre à la culture et maîtrise de la foule dans l’espace public.





