Dounia Hadni dit adieu à La Hchouma de ses ancêtres dans son livre

la Rédaction

Dounia Hadni frappe fort avec La Hchouma, son premier roman, publié aux éditions Albin Michel. Cette œuvre audacieuse explore les injonctions contradictoires qui pèsent sur les jeunes femmes prises entre deux mondes : d’un côté, les traditions parfois pesantes de leur culture d’origine, et de l’autre, les stéréotypes associés à leur identité en Europe. 

Avec ce livre, Hadni semble faire un adieu symbolique à cette « honte » héritée, tout en s’adressant à une génération en quête de liberté.

Une quête de soi entre Paris et le Maroc

L’histoire de Sylia, l’héroïne du roman, débute par un deuil : celui de son grand-père.

la hchouma

Ce retour au Maroc est l’occasion pour elle de renouer avec sa famille, mais aussi de se confronter aux tensions profondes qui l’habitent. 

En France, on la trouve « trop musulmane« . Au Maroc, elle est perçue comme « trop occidentale« . Sylia est une femme écartelée, coincée entre des attentes irréconciliables.

Dans un échange tendu avec sa tante, elle se voit asséner une phrase glaçante : « Tu ne sais pas ce que c’est, tu n’appartiens plus vraiment au Maroc. Ici nous sommes libres, il suffit de trouver des parades. »

Ce passage illustre l’hypocrisie et le poids des traditions que Sylia tente d’échapper, mais qui la poursuivent où qu’elle aille.

Le poids de l’héritage et des stéréotypes

Avec La Hchouma, Hadni s’attaque à plusieurs thèmes puissants : le poids des traditions, la quête d’identité et les préjugés culturels. L’autrice explique que Sylia, bien qu’issue d’un milieu marocain privilégié et européanisé, se retrouve confrontée à la honte quotidienne. 

En France, elle est réduite à des clichés, vue comme une « ambassadrice du couscous merguez« , toujours ramenée à sa culture arabo-musulmane.

Elle doit composer avec des normes culturelles qui l’étouffent, mais qu’elle finit parfois par contourner.

Une histoire universelle pour une génération

Hadni réussit à transformer une histoire personnelle en un récit universel. En abordant ces conflits identitaires, elle donne une voix à une jeunesse partagée entre deux mondes, que ce soit au Maroc, en France ou ailleurs.

À travers ce roman, elle semble poser une question essentielle : comment se réapproprier son identité lorsqu’elle est constamment mise à l’épreuve ? En racontant l’histoire de Sylia, elle invite à repenser les notions d’appartenance, de modernité et de liberté individuelle.

Une lecture qui dérange mais qui libère

La Hchouma ne se contente pas de critiquer. C’est un acte d’émancipation, un cri de révolte contre les carcans imposés. Ce roman donne à réfléchir sur les moyens de transcender les divisions et d’exister pleinement, au-delà des étiquettes et des attentes.

Avec ce premier ouvrage, Dounia Hadni fait bien plus que dire adieu à la honte de ses ancêtres. Elle ouvre la voie à une conversation essentielle sur l’identité, l’émancipation et la capacité de chacun à trouver sa place dans un monde complexe.

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