Quand la liberté d’expression se heurte aux analyses de Télérama, le résultat est explosif. Ce jeudi 26 décembre, le célèbre magazine a publié un article qui fait polémique, en qualifiant les écrivains franco-algériens Boualem Sansal et Kamel Daoud de figures idéalisées par la droite et l’extrême droite française. Une déclaration qui, selon beaucoup, dépasse les bornes et soulève de vives réactions, tant en France qu’à l’international.
Télérama dans la tourmente : un jugement trop sévère ?
Dans son article, Télérama dresse le portrait de Sansal et Daoud comme des écrivains issus de la gauche laïque algérienne, mais désormais considérés en France comme des « héros de la droite ».
Le magazine va plus loin en insistant sur leur supposée complaisance face à cette récupération politique. Une analyse qui, pour certains, frise le révisionnisme. À l’heure où Boualem Sansal subit les foudres du régime algérien, ce choix éditorial a été perçu par beaucoup comme une attaque déplacée.
David Lisnard, maire de Cannes et président des maires de France, n’a pas tardé à monter au créneau : « Mais non Télérama, et c’est à l’honneur de notre pays, ces passions sont universelles : celles de la liberté d’être et de créer. » Un plaidoyer pour la liberté de pensée qui a trouvé écho auprès de nombreuses personnalités.
Quand la gauche laïque devient suspecte
Kamel Daoud et Boualem Sansal, tous deux critiques du régime algérien et de certains aspects de l’islam politique, représentent une voix dissonante, rare et précieuse dans le paysage littéraire. Pourtant, selon certains internautes, Télérama semble vouloir les marginaliser en les cataloguant comme des figures « d’extrême droite ».
Le politologue Stéphane Rozès est allé jusqu’à qualifier le magazine de « wokisé et islamo-gauchiste », accusant Télérama de ranger à l’extrême droite tous les Français d’origine maghrébine qui ne sont pas islamistes.
Une controverse révélatrice des divisions françaises
Cette affaire illustre une fracture dans le paysage intellectuel français. La critique de l’islamisme, qu’elle soit portée par des écrivains algériens ou d’autres personnalités, est souvent récupérée ou instrumentalisée par différents courants politiques.
Cependant, pour de nombreux défenseurs de la liberté d’expression, réduire cette critique à un positionnement politique est une insulte à la profondeur du débat.
Les réactions massives sur X (anciennement Twitter) montrent que le public refuse la simplification excessive des discours. En dressant un portrait controversé de deux écrivains emblématiques, Télérama a déclenché une onde de choc qui dépasse les frontières de la France.