Les Pays-Bas viennent de franchir une étape historique en devenant le premier pays européen à interdire officiellement les concours de beauté féminins traditionnels. Cette décision radicale, annoncée en décembre 2024, a été prise dans un contexte de réflexion sur l’image des femmes véhiculée par ces compétitions et leurs conséquences sur la société.
Une décision courageuse, portée par des valeurs progressistes
Les autorités néerlandaises ont annoncé cette interdiction dans le cadre d’une réforme sociétale visant à combattre les stéréotypes sexistes. Selon la ministre néerlandaise de l’Égalité, cette initiative repose sur l’idée que les concours Miss ne reflètent pas les valeurs modernes de diversité, d’égalité et d’inclusion. Elle a déclaré que ces événements « réduisent les participantes à leur apparence physique », un message jugé incompatible avec les efforts actuels pour promouvoir une société plus égalitaire.
Le gouvernement néerlandais a notamment pointé du doigt les critères physiques imposés aux candidates, qui exercent une pression énorme sur les jeunes femmes et contribuent à la normalisation de standards de beauté irréalistes.
Ce constat est soutenu par des études montrant une augmentation des troubles alimentaires et de la détresse psychologique chez les jeunes exposées à ces normes.
Un tollé dans le monde des concours de beauté
Si cette décision a été saluée par de nombreuses organisations féministes et spécialistes des droits humains, elle a également suscité de vives réactions.
Les organisateurs de Miss Pays-Bas, un concours très populaire dans le pays, ont exprimé leur déception, affirmant que l’événement avait évolué ces dernières années pour mettre en avant les talents et les projets des candidates, au-delà de leur apparence.
De nombreuses anciennes reines de beauté, notamment des figures internationales ayant participé au prestigieux concours Miss Univers, ont également pris la parole. Certaines se disent en faveur de cette réforme, tandis que d’autres estiment qu’elle prive les femmes d’une plateforme où elles pouvaient exprimer leurs ambitions.
Une réflexion mondiale sur l’avenir des concours de beauté
L’interdiction aux Pays-Bas relance un débat international sur le rôle et l’impact des concours Miss. Plusieurs pays avaient déjà amorcé des changements : en France, les organisateurs de Miss France ont récemment assoupli leurs critères, autorisant les candidates tatouées ou mariées à concourir. Miss Martinique, devenue Miss France 2025 est d’ailleurs la plus âgée (34 ans) à n’avoir jamais concouru lors de cette compétition.
De leur côté, des pays comme la Suède ont renoncé depuis des années à organiser de tels événements à l’échelle nationale, mais sans les interdire formellement.
Cette initiative néerlandaise pourrait inspirer d’autres nations à revoir les modèles de ces concours. Certains experts suggèrent qu’il serait possible de les transformer complètement pour mettre davantage en avant les compétences comme l’humour, les parcours professionnels et les actions sociales des participantes, plutôt que de les évaluer sur des critères esthétiques.