Les relations entre la France et l’Algérie viennent encore de prendre un coup. Cette fois, c’est l’affaire Boualem Sansal qui met le feu aux poudres. Pour rappel, l’écrivain franco-algérien, connu pour ses prises de position souvent controversées, a été arrêté mi-novembre à Alger. Depuis, il est détenu dans des conditions qui inquiètent une partie de l’opinion publique française. Emmanuel Macron n’a pas hésité à monter au créneau.
Lors de la 30ᵉ Conférence des ambassadeurs à Paris, le président français a sorti les gants. Selon lui, l’Algérie « se déshonore » en empêchant Boualem Sansal, qu’il décrit comme gravement malade, de se soigner. Une critique directe qui n’a évidemment pas plu à Alger. Le ministère algérien des Affaires étrangères a répondu sèchement, qualifiant les propos de Macron d’« immixtion inacceptable ». Une vraie guerre des mots qui ne fait qu’envenimer une situation déjà tendue entre les deux pays.
Des propos très graves selon l’Algérie
Du côté algérien, on ne voit pas cette affaire comme une simple question de liberté d’expression. Pour eux, Boualem Sansal est accusé d’atteinte à l’intégrité territoriale, un délit puni par la loi algérienne. « Ce que le président français présente indûment et faussement comme une affaire de liberté d’expression n’en est pas une », a martelé le communiqué officiel. En gros, ils ne veulent pas de leçons, surtout pas de Paris.
Macron n’en démord pas. Dans son discours, il a insisté sur l’amour qu’il porte à l’Algérie et à son peuple, tout en dénonçant une décision qu’il juge indigne. « L’Algérie que nous aimons tant entre dans une histoire qui la déshonore », a-t-il déclaré. Une phrase qui, bien qu’habillée de bonnes intentions, n’a fait qu’attiser les tensions.
L’Algérie et la France : des tensions grandissantes depuis un moment
Cette affaire vient s’ajouter à une liste déjà longue de sujets de friction entre les deux pays. On se souvient des polémiques sur la mémoire coloniale, des tensions commerciales ou encore des désaccords sur la question migratoire. Bref, les relations entre Paris et Alger n’ont toujours tenu que sur un fil.
Boualem Sansal, lui, reste dans une situation floue. Âgé de 75 ans, l’écrivain est connu pour ses écrits critiques sur le pouvoir algérien, mais aussi pour ses positions qui ont parfois suscité des polémiques. Son arrestation a choqué de nombreux intellectuels, autant en France qu’en Algérie, mais aussi ailleurs dans le monde comme en Amérique, où on dénonce une atteinte à la liberté d’expression.
Quel avenir pour Boualem Sansal ?
Et maintenant, que va-t-il se passer ? Difficile à dire. Une chose est sûre : cette affaire ne va pas aider à apaiser les relations entre les deux pays. D’un côté, Macron semble déterminé à défendre la cause de Sansal, quitte à froisser le gouvernement algérien. De l’autre, l’Algérie campe sur ses positions et refuse toute ingérence. Reste à voir si un dialogue sera possible ou si cette affaire creusera encore un peu plus le fossé entre les deux rives de la méditerranée.
En attendant, Boualem Sansal est toujours en détention, et son avenir paraît bien incertain.
