Voici comment le photojournaliste Antoni Lallican a été tué en Ukraine par une attaque de drone

la Rédaction

Le photojournaliste français Antoni Lallican, 37 ans, est décédé vendredi 3 octobre 2025. C’est arrivé dans le Donbass, en Ukraine, lors d’une attaque de drone. La nouvelle a été confirmée par la Fédération européenne des journalistes (FEJ) dans un communiqué. Elle évoque un drame inédit dans la couverture de la guerre. C’est la première fois qu’un journaliste perd la vie en Ukraine suite à une frappe de ce type.

Une attaque survenue dans le Donbass

D’après les premiers éléments communiqués, l’incident est survenu vendredi matin à 9h20, heure locale. Plus précisément dans une zone du Donbass encore marquée par des combats intenses. Antoni Lallican couvrait la situation sur place aux côtés du journaliste ukrainien Heorgiy Ivanchenko, qui a été blessé dans la même attaque. Tous deux portaient des gilets pare-balles et des équipements de protection clairement identifiés avec l’inscription « Presse ».

Les circonstances exactes restent floues. Les fédérations européenne et internationale des journalistes (FEJ et FIJ) parlent d’un « crime de guerre ». De plus, ils demandent l’ouverture rapide d’une enquête internationale. Pour l’heure, il n’a pas été précisé quel type de drone a été impliqué, ni si l’attaque visait spécifiquement les journalistes.

Une carrière marquée par l’engagement

Basé à Paris, Antoni Lallican avait collaboré avec plusieurs grands médias français et internationaux. Parmi lesquels Le Monde, Libération, Le Figaro ou encore Mediapart. Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, il s’était régulièrement rendu en Ukraine. Cela afin de documenter les réalités de la guerre au plus près des populations civiles.

En janvier dernier, il avait reçu le Prix Victor Hugo 2024 de la photographie engagée pour son reportage intitulé « Soudain le ciel s’est assombri ». Il était consacré aux habitants du Donbass confrontés au conflit.

La Fédération européenne des journalistes rappelle qu’il avait entamé « un travail de longue haleine aux côtés des habitants du bassin minier du Donbass ». Mettant en avant une démarche de terrain inscrite dans la durée.

Une lourde série de pertes pour la presse

Depuis le début de la guerre en Ukraine, 17 journalistes ont été tués dans le pays, dont quatre Français. On compte Arman Soldin, Frédéric Leclerc-Imhoff, Antoni Lallican et Tetyana Kulyk, une journaliste franco-ukrainienne.

La mort d’Antoni Lallican vient rappeler les dangers extrêmes auxquels sont confrontés les reporters de guerre. Cela malgré les protections et la signalétique censées les identifier comme non-combattants.

Une enquête attendue

Les organisations professionnelles de journalistes ont fermement condamné cette attaque. La FEJ et la FIJ appellent les autorités ukrainiennes et internationales à établir les responsabilités, rappelant que les reporters bénéficient d’un statut protégé par le droit international humanitaire.

À ce stade, l’hypothèse privilégiée est celle d’une frappe de drone armé dans une zone de combat active. Reste à savoir si l’attaque était ciblée ou s’il s’agit d’un tir aveugle dans une région où l’utilisation de drones explosifs est devenue fréquente.

Antoni Lallican laisse derrière lui une carrière reconnue, marquée par l’engagement et la volonté de témoigner des conséquences humaines de la guerre. Sa mort, première de ce genre liée à un drone, souligne l’évolution du conflit ukrainien et les risques croissants encourus par la presse sur le terrain.