Rilès voit rouge : 20 000 pochettes signées de sa main en 24 heures, découvrez son nouveau défi fou

AM.wiss

Après avoir couru 205 kilomètres en 24 heures sur un tapis roulant en février dernier, le rappeur et producteur rouennais Rilès se lance un nouveau défi tout aussi déroutant. À partir de ce vendredi 12 h 30, l’artiste s’enfermera dans un atelier pour plonger sa main dans de la peinture rouge et créer, une à une, plus de 20 000 pochettes pour son prochain album intitulé The 25th Hour. Une performance physique et artistique qui doit durer jusqu’à samedi midi, sans interruption.

Une performance radicale contre les signatures « à la chaîne »

Cette nouvelle performance n’a rien d’un simple coup marketing. Selon son entourage, le but est clair : « prendre position face aux signatures d’albums faites à la chaîne par des grandes figures de l’industrie musicale ». Là où certains artistes signent des milliers de disques à la main sans y mettre d’intention, Rilès veut redonner du sens au geste. Chacune de ces pochettes portera l’empreinte de sa main trempée dans la peinture rouge, symbole d’un acte créatif brut, presque sacrificiel.

Un geste qui, selon plusieurs fans déjà réunis sur ses réseaux, illustre l’obsession de l’artiste pour l’authenticité. Rilès refuse la délégation, il veut tout contrôler, tout créer, jusqu’à la matière même de ses supports physiques. Un choix audacieux à l’heure où la plupart des disques ne sont plus que des fichiers numériques.

L’héritier du défi permanent

Ce n’est pas la première fois que le rappeur se frotte à ses limites. En février, Rilès avait déjà surpris tout le monde en courant 24 heures sans s’arrêter sur un tapis roulant, sous les yeux du public, pour accompagner la sortie de son album Survival Mode. Dans un décor glaçant, entouré de grandes lames métalliques, il avait parcouru plus de 200 kilomètres, transformant un simple exploit sportif en métaphore de la persévérance et du dépassement de soi.

Cette fois, il ne s’agit plus de courir, mais de répéter un même mouvement, des milliers de fois, jusqu’à l’épuisement. Le geste mécanique, répété à la main, évoque à la fois la chaîne de production industrielle et la lutte contre cette même uniformisation. L’artiste, lui, y voit une manière de « matérialiser le temps ». Un parallèle évident avec le titre de son futur projet, The 25th Hour — cette heure supplémentaire qu’on cherche tous à créer dans des journées déjà saturées.

Entre art contemporain et critique du système

Difficile de ne pas voir dans cette démarche un clin d’œil à la performance contemporaine. Comme Marina Abramović, Rilès fait de son corps un outil artistique. L’endurance, la douleur, la répétition deviennent ici des moyens d’expression. Chaque pochette, marquée au rouge, sera à la fois une œuvre unique et un fragment d’une expérience collective.

Certains observateurs du milieu voient dans cette démarche une manière pour le rappeur d’affirmer sa singularité dans une industrie où la création s’industrialise. D’autres y lisent une critique implicite de la starisation de la musique, où l’artiste se voit souvent réduit à une machine à produire.

Une aventure suivie minute par minute

D’après les premières informations, la performance est diffusée en direct sur les réseaux de l’artiste. Plusieurs caméras filmeront en continu la progression du rappeur dans cet atelier transformé en laboratoire. Rilès, fidèle à son image d’autodidacte et de perfectionniste, devrait documenter chaque étape de ce marathon artistique, jusqu’à la dernière pochette.

À ce stade, aucune date officielle de sortie n’a encore été annoncée pour The 25th Hour, mais tout indique que ce nouveau projet, déjà très attendu, prolongera l’univers introspectif et exigeant de Survival Mode.

Rilès continue d’imposer son style, entre prouesse physique, réflexion artistique et rejet des codes de l’industrie. Et, comme toujours, il le fait à sa manière, seul, entier, jusqu’à la dernière goutte de peinture.