Procès Cédric Chouviat : trois policiers sur le banc des accusés

la Rédaction

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Cédric Chouviat, un livreur parisien de 42 ans, est mort le 3 janvier 2020 lors d’une interpellation près de la tour Eiffel. Ce contrôle routier banal s’est transformé en drame lorsque le père de famille s’est retrouvé plaqué au sol par plusieurs policiers. Il portait encore son casque de moto au moment des faits. Dans une vidéo devenue virale, on l’entend clairement répéter « J’étouffe », des mots qui résonnent aujourd’hui comme un cri d’alerte tragiquement ignoré. L’autopsie a révélé une fracture du larynx, causant son décès par asphyxie.

Trois policiers sur le banc des accusés

Trois des policiers impliqués dans cette interpellation devront répondre de leurs actes devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont accusés d’« homicide involontaire », une qualification qui fait bondir la famille de la victime. 

Selon l’enquête, leur « comportement non adapté, négligent et imprudent » aurait conduit à la mort de Cédric Chouviat. Mais pour Doria Chouviat, sa veuve, cette accusation est bien trop clémente.

Doria, une veuve en quête de justice

« Ce ne sont pas des actes involontaires, ce sont des violences délibérées et disproportionnées », déclare Doria Chouviat dans une interview sur FranceInfo. 

Pour elle, ce procès doit servir à dénoncer des dysfonctionnements graves dans les pratiques policières. Elle critique également le fait que les agents impliqués soient toujours en poste. « Le meurtrier de mon mari est chef de poste. C’est inacceptable. Ces personnes n’ont plus leur place dans la police », s’insurge-t-elle.

Le décès de Cédric Chouviat a remis en lumière des techniques controversées comme le plaquage ventral et l’étranglement arrière. Ces pratiques, utilisées pour maîtriser des suspects, ont été critiquées à de nombreuses reprises pour leur dangerosité.

Face à l’indignation publique, la police nationale a annoncé en 2020 l’interdiction de la technique d’étranglement. Mais pour beaucoup, cette mesure est arrivée trop tard.

Un procès qui cristallise les tensions

Le procès des trois policiers sera scruté de près. Il représente une opportunité pour la famille de la victime de faire entendre sa voix et de pointer du doigt ce qu’elle considère comme des défaillances structurelles dans les forces de l’ordre

Cette affaire n’est pas sans rappeler d’autres décès survenus lors d’interpellations. En 2016, la mort d’Adama Traoré avait également suscité une immense vague d’indignation. 

Aux États-Unis, des cas comme celui de George Floyd ont déclenché un mouvement mondial contre les violences policières. En France, ces affaires révèlent un problème systémique qui dépasse le simple cadre des individus impliqués.

La famille de la victime ne lâchera rien

Depuis la mort de Cédric Chouviat, sa famille ne cesse de se mobiliser. Manifestations, pétitions, interventions médiatiques : pour Doria Chouviat, le combat ne s’arrête pas au tribunal. Elle espère que ce procès sera une étape cruciale pour obtenir justice et, surtout, pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise.

Au-delà du drame personnel, cette affaire soulève des enjeux majeurs sur le rôle et la responsabilité des forces de l’ordre. Si le procès permet de faire la lumière sur les circonstances exactes de la mort de Cédric Chouviat, il pourrait aussi devenir un moment clé dans le débat sur les violences policières en France.

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