L’Europe accuse Temu : des produits dangereux vendus à la chaîne sur la plateforme chinoise

la Rédaction

L’Union européenne tape du poing sur la table. Dans une enquête révélée ce lundi 28 juillet 2025, la Commission européenne accuse la plateforme chinoise Temu de ne pas respecter le règlement sur les services numériques (DSA) et d’exposer les consommateurs européens à des produits illégaux. Retour sur cette affaire qui pourrait coûter très cher au géant du e-commerce.

Un « risque élevé » pour les consommateurs

Présente dans l’UE depuis 2023, Temu a connu une croissance éclair grâce à ses prix ultra-compétitifs et un catalogue XXL. Près de 94 millions d’utilisateurs mensuels dans les 27 États membres. Mais derrière cette success story se cache une ombre grandissante.

D’après la commissaire européenne en charge du numérique, Henna Virkkunen, Temu est loin de remplir ses obligations :

« Temu ne procède pas à une évaluation suffisante des risques pour ses utilisateurs, comme l’impose le DSA. »

Les conclusions de l’enquête menée par l’UE depuis octobre 2024 sont claires. Les consommateurs sont fortement exposés à des produits illégaux. Sont notamment pointés du doigt des jouets pour bébés non conformes et des appareils électroniques potentiellement dangereux.

Des pratiques numériques dans le viseur

L’affaire ne s’arrête pas aux simples produits vendus. La Commission s’inquiète aussi du design jugé “addictif” de l’application Temu, ainsi que du manque de transparence dans l’algorithme de recommandations d’achats

En clair, les utilisateurs seraient manipulés sans le savoir, dans un tunnel de consommation peu éthique.

Jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel en jeu

Si les accusations se confirment, Temu pourrait écoper d’une amende colossale allant jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires annuel mondial. Un coup dur pour une entreprise qui misait sur l’Europe pour booster sa croissance.

Temu a toutefois encore la possibilité de répondre aux accusations. Mais le temps presse, et la pression monte à Bruxelles.

Temu, un modèle contesté

Cette affaire dépasse le cas isolé de Temu. Elle s’inscrit dans une offensive plus large de l’UE contre la fast fashion numérique et les plateformes à bas coûts venues d’Asie.

En parallèle, des mesures concrètes sont en discussion, comme une taxe de 2 euros sur les petits colis venus de l’étranger – visant en particulier la Chine. Une façon pour l’Union de protéger à la fois ses consommateurs… et ses industriels.

Et Temu n’est pas seul…

Temu n’est pas la seule entreprise dans le viseur. AliExpress, autre géant chinois, est également ciblé par des enquêtes similaires. 

Mais aussi des mastodontes américains comme Facebook, Instagram, X (ex-Twitter) et TikTok, accusés d’enfreindre certaines règles du DSA.