Le Goncourt 2025 a couronné Laurent Mauvignier pour son roman La Maison vide, fresque familiale monumentale saluée par la critique. Une consécration pour l’écrivain des éditions de Minuit… mais un prix qui, étonnamment, ne rapporte presque rien. Enfin, pas directement.
Un prix mythique… mais symbolique
C’est tombé ce mardi 4 novembre, en plein cœur de Paris, au restaurant Drouant, lieu mythique où l’Académie Goncourt décerne chaque année son prix le plus attendu de la littérature française.
Laurent Mauvignier, 58 ans, a été récompensé pour La Maison vide, un roman dense (744 pages) publié chez Minuit, qui retrace l’histoire d’une famille sur quatre générations, dans une vieille demeure de campagne.
Sur le papier, tout semble prestigieux : la reconnaissance suprême, les caméras, les applaudissements… Pourtant, la récompense financière est presque anecdotique. Le Goncourt, c’est 10 euros symboliques. Oui, dix. Pas de chèque mirobolant, pas de dotation à six chiffres. Le prestige avant le pognon.
Mais un jackpot littéraire
Là où le Goncourt change une vie, c’est dans les ventes. Depuis toujours, le prix a le pouvoir de transformer un roman confidentiel en best-seller national. En moyenne, un livre couronné voit ses ventes exploser à plus de 400 000 exemplaires. Pour certains, comme L’Anomalie d’Hervé Le Tellier en 2020, on frôle même le million.
Autant dire que pour Laurent Mauvignier et son éditeur, les éditions de Minuit, la fin d’année s’annonce très lucrative. Le roman était déjà salué par la critique et avait raflé le prix littéraire Le Monde et le prix des Librairies de Nancy. Avec le Goncourt en plus, La Maison vide s’impose comme le livre incontournable de l’automne.
Et derrière les chiffres, il y a l’effet long terme : les traductions à l’étranger, les adaptations potentielles, les rééditions, les invitations dans les grands festivals littéraires. Bref, un tremplin qui propulse un écrivain déjà respecté vers une reconnaissance quasi universelle.
Une revanche après des années d’oubli
Car oui, Mauvignier n’en est pas à son premier chef-d’œuvre. Depuis Loin d’eux (1999), Des hommes (2009) ou Histoires de la nuit (2020), il s’est imposé comme une voix unique, intime et puissante, dans la veine des grands auteurs du réel.
Mais jusqu’ici, aucune grande institution ne l’avait consacré. « Une injustice », disaient beaucoup de critiques. Le Goncourt 2025 vient donc réparer cette omission, et placer Mauvignier au panthéon des lettres françaises, là où il aurait déjà dû être depuis longtemps.
Un prix, mille conséquences
Et si le montant fait sourire, le retentissement, lui, ne se mesure pas. Son roman sera désormais lu dans les lycées, débattu sur les plateaux télé, disséqué dans les podcasts littéraires.
Chaque interview, chaque citation, chaque signature en librairie deviendra un petit événement. C’est aussi ça, le “vrai” prix Goncourt : la gloire tranquille, celle qui s’installe dans le temps.
