Après deux ans de triomphe, la nouvelle version de Starmania, ce monument de l’opéra rock francophone, s’arrête pour une « pause ». La dernière représentation a lieu ce dimanche 29 décembre à Marseille, et pour beaucoup, c’est une nouvelle qui tombe comme un couperet. Mais que se cache-t-il derrière cette décision ? Et pourquoi l’annonce de cette pause suscite autant d’émotions, notamment chez Thomas Jolly, le metteur en scène de ce renouveau spectaculaire ?
Deux ans de succès éclatant
Quand Starmania a fait son grand retour en 2022, personne ne s’attendait à une telle réussite. Avec plus de 1,2 million de spectateurs en 361 représentations à travers la France, la Suisse, la Belgique et le Canada, cette nouvelle mise en scène a touché un public large, au-delà des fans de la première heure.
L’opéra rock de Michel Berger et Luc Plamondon, déjà culte depuis sa création en 1979, a su trouver une nouvelle vie grâce à la vision audacieuse de Thomas Jolly.
Pour beaucoup, ce spectacle était un pari risqué. Pourtant, la modernité de la mise en scène, l’incroyable direction artistique et les voix époustouflantes des interprètes ont permis à Starmania de s’imposer une fois de plus comme une œuvre incontournable.
Une pause qui fait débat
La production de Starmania a annoncé cette « pause » il y a seulement deux semaines, et cela n’a pas manqué de surprendre, voire d’inquiéter. « Cette pause arrive à un moment un peu abrupt », confie Thomas Jolly dans une interview accordée au Parisien.
Le metteur en scène, qui a marqué l’année 2024 en orchestrant les cérémonies des Jeux Olympiques de Paris, regrette un manque de communication avec la production ces derniers mois. « Je ne m’y attendais pas. J’imaginais que le spectacle tournerait encore cinq ou six ans. »
Selon Aurélien Binder, coproducteur du spectacle, cette décision était stratégique. « Il y a beaucoup de comédies musicales sur la route et la concurrence est très forte », explique-t-il.
La production veut désormais se concentrer sur des représentations internationales, notamment en Asie, où la demande pour Starmania serait très forte.
Thomas Jolly : entre fierté et frustration
Si l’idée de voir Starmania conquérir l’international réjouit Thomas Jolly, il ne cache pas ses inquiétudes. « C’est un spectacle gigantesque, avec une scénographie colossale et 120 personnes sur la route. Le déplacer à l’étranger est un défi énorme. » Mais ce qui le dérange encore plus, c’est l’absence d’un enregistrement audio ou vidéo de cette version.
« On arrive à filmer les shows de Mylène Farmer et Taylor Swift, mais on n’arrive pas à capter Starmania ? » déplore-t-il. Pour lui, il est incompréhensible qu’une telle production ne laisse pas une trace tangible de son travail et de celui des artistes.
L’héritage de France Gall et Michel Berger
Parler de Starmania, c’est aussi rendre hommage à ceux qui l’ont porté au sommet : Michel Berger, son créateur visionnaire, et France Gall, qui a contribué à faire briller les chansons intemporelles du spectacle en interprétant Crystal. Avec des titres comme Le Blues du Businessman, Quand on arrive en ville ou Ziggy, Starmania a marqué des générations et continue de résonner chez les jeunes et les moins jeunes.
France Gall, avec sa voix unique et son interprétation passionnée, a joué un rôle clé dans la popularisation de cette œuvre.
Et maintenant ?
L’avenir de Starmania reste flou. Bien que la production parle d’une reprise internationale, aucune date précise n’a été communiquée. Les fans espèrent que ce n’est pas un adieu définitif, mais une simple parenthèse avant de nouvelles aventures.
Pour l’instant, le show laisse derrière lui deux années mémorables, un public conquis et, surtout, l’envie de revivre cette magie encore et encore.
