Kamel Daoud répond à la polémique : « C’est complètement faux »

la Rédaction

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Kamel Daoud répond à la polémique – La publication du roman Houris, récompensé par le prestigieux prix Goncourt 2024, a plongé l’écrivain Kamel Daoud dans une tourmente médiatique. Accusé par Saâda Arbane, une rescapée de la décennie noire en Algérie, d’avoir utilisé son histoire personnelle sans consentement, l’auteur a brisé le silence ce 04 décembre dans une chronique publiée dans Le Point.

L’accusation : une histoire personnelle exposée ?

Saâda Arbane affirme avoir reconnu des détails de sa propre vie dans le personnage d’Aube, l’héroïne du roman. À travers des éléments comme une cicatrice au cou, une canule respiratoire, des tatouages et des expériences intimes, elle estime que l’œuvre s’inspire directement de son vécu, partagé dans un cadre thérapeutique avec la psychiatre qui n’est autre que l’épouse de Kamel Daoud

Selon la jeune femme, elle avait explicitement refusé que son histoire soit utilisée, mais elle aurait découvert des similitudes troublantes à la lecture du livre​.

Kamel Daoud répond à la polémique

Dans sa tribune, Kamel Daoud réfute catégoriquement ces allégations. Il reconnaît que la décennie noire et les blessures qu’elle a infligées à des milliers de victimes sont au cœur de Houris, mais il insiste sur le caractère fictionnel de son œuvre. 

« À part la blessure apparente, il n’y a aucun point commun entre la tragédie insoutenable de cette femme et le personnage d’Aube », écrit-il, précisant que la blessure symbolise une mémoire collective partagée par des centaines de victimes de cette période sanglante​.

L’auteur accuse par ailleurs des forces politiques de manipuler cette affaire pour ternir son image et celle de sa famille, qualifiant ces accusations de « campagnes diffamatoires orchestrées » par des médias proches du régime algérien. 

Quelles conséquences pour l’auteur de “Houris” ?

L’éditeur du romancier franco-algérien, Antoine Gallimard, défend également cette position, affirmant que “Le roman est une œuvre fictive et que les attaques visent à censurer l’écrivain”, dont le livre est désormais interdit au Salon du livre d’Alger​.

Cette polémique a provoqué des répercussions bien au-delà de la sphère littéraire. L’Académie Goncourt a suspendu le prix « Choix Goncourt international » prévu en Algérie pour 2025, citant l’interdiction du roman et l’exclusion de Kamel Daoud des événements littéraires locaux. Ce geste, symbolique, reflète la tension croissante entre l’écrivain et son pays d’origine​.

Un débat éthique complexe

Cette affaire soulève des questions cruciales sur l’éthique en littérature : où tracer la frontière entre inspiration et exploitation ? Tandis que Kamel Daoud répond à la polémique en affirmant que son œuvre reflète une mémoire collective, Saâda Arbane maintient que son histoire aurait été utilisée à son insu, violant la confiance et l’intimité qu’elle avait partagées dans un cadre privé. 

L’affaire divise autant qu’elle passionne, chacun scrutant désormais les implications pour la littérature, le droit, et la mémoire historique.

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