Diffusé ce soir sur Arte, le film Everybody’s Fine de Kirk Jones (2009) met en scène un Robert De Niro bouleversant dans le rôle d’un père qui part en quête de vérité sur ses enfants. Mais derrière la douceur mélancolique du récit, la fin soulève une grande question : que veut vraiment dire « tout le monde va bien » ?
Un père en quête de vérité
Frank Goode (Robert De Niro), veuf et retraité, décide de surprendre ses enfants en leur rendant visite. Sur la route, il découvre peu à peu que chacun lui cache une partie de sa vie;
Amy est séparée de son mari, Robert n’est pas chef d’orchestre comme il le prétend, Rosie cache son homosexualité et élève un enfant avec sa partenaire. Mais surtout, David, l’enfant « prodige », brille par son absence.
Tout au long du voyage, Frank tente de se convaincre que « everybody’s fine »… alors que tout craque autour de lui.
La révélation : la vérité sur David
Le moment le plus fort du film arrive à l’hôpital. Après un malaise cardiaque, Frank se réveille entouré de ses enfants. Ils finissent par lui avouer l’impensable, David est mort d’une overdose.
Cette révélation donne un sens brutal aux silences, aux regards fuyants et aux secrets accumulés depuis le début.
Le rêve récurrent de Frank, où ses enfants réapparaissent sous leur visage d’enfant pour lui confier leurs vérités, prend alors une dimension poignante. C’est la confrontation d’un père avec la réalité qu’il refusait de voir.
Une fin douce-amère
Dans la dernière partie, Frank va se recueillir sur la tombe de sa femme. Il lui confesse qu’il a souvent été trop exigeant, trop centré sur ses attentes plutôt qu’à l’écoute de ses enfants. Puis, il répète cette phrase clé du film : « tout le monde va bien ».
L’épilogue, qui se déroule à Noël, réunit la famille autour du sapin. David est absent, mais sa présence symbolique demeure à travers le tableau qu’il a peint, accroché dans la maison. Cette scène n’efface pas la douleur, mais elle traduit une réconciliation : malgré les blessures, la famille reste unie.
Que veut dire « Everybody’s Fine » ?
La fin du film joue sur l’ironie de son titre. Non, tout le monde ne va pas bien. La vie est faite de fêlures, de deuils, de vérités cachées. Mais ce « everybody’s fine » devient une façon de dire : on survit, on avance, on se soutient malgré tout.
C’est ce mélange de tristesse et de tendresse qui donne au film son ton si particulier, entre drame familial et ode à l’amour imparfait.





